ORIGINE DU CARNAVAL
La tradition du Carnaval est presque aussi ancienne que l'homme lui-même. L'apparition du premier homme masqué remonte au paléolithique (moins 15 000 à moins 10 000 ans avant J.C.) Elle date de la découverte de "l'homme au masque" dans la grotte des Trois Frères en Ariège en France. En fait, on ne connaît pas la signification du masque à cette époque, mais on sait qu'il existait déjà.
Le Carnaval moderne (tel qu'on le connaît) trouve ses origines en Europe où il s'est développé avant de se répandre dans le monde entier. Les origines du Carnaval sont multiples comme toujours, les plus anciennes connues remontent à l'antiquité.
Comme de nombreuses fêtes, le Carnaval doit ses origines à l'antiquité et à l'Église catholique. Dans sa volonté de s'imposer comme seule religion, l'Église catholique a dans un premier temps lutté contre des pratiques qu'elle considère comme idolâtres, puis elle les a progressivement récupérées et intégrées aux pratiques et croyances catholiques.
Les « Mas » (les Masques, ou déguisements)
Les préparatifs sont importants et bien orchestrés : le « thème » du carnaval est choisi par les fédérations du carnaval, chaque île a son comité. Puis les groupes s’organisent : ils conçoivent leurs costumes et les fabriquent avec soin.
Traditionnellement, les esclaves utilisaient le carnaval pour pratiquer les rites religieux ancestraux qui étaient interdits par l’autorité catholique de l’époque. Les masques étaient alors ceux de divinités africaines ou des tribus d’origine, et les cérémonies initiatiques et d’exorcisme étaient pratiquées. Aujourd’hui le Masque ou « Mas » a perdu son caractère sacré mais la référence historique est vivante et les émotions vécues sont réelles.
Le « Mas » selon la conception africaine du terme désigne l’ensemble des éléments dont se recouvre la personne de la tête aux pieds, contrairement à la conception occidentale qui renvoie au visage. Une personne qui entre dans un « Mas » perd en quelque sorte sa personnalité, elle devient le Masque, « Mofwazé an Mas » (l’Esprit du Mas).
Selon la tradition, les «Mas» sont faits de jute, de toile de bananier et autres matières naturelles. Certains groupes (Voukoum, Basse Terre) ont gardé leur attachement à la tradition. Les sacs ou tissus de jute sont transformés en costumes, les serpillières portugaises font office de cheveux, les journaux (en noir et blanc) sont découpés en lanières pour fabriquer l’impressionnant « Mas a fwèt » (Masque à Fouet), les « boutou » (branche d’arbre) et les coquillages ou racines sont la touche finale du « Mas » traditionnel.
La peinture recouvre les mains, le visage ou les parties du corps laissé à la vue par le Mas, par exemple de la peinture bleue pour le « Mas tirayè Sénégal » (Masque des tirailleurs sénégalais), parfois d’autres matières sont utilisées selon le jour ou le thème : farine pour le « Mas a man ibè » (Masque de Dame Hubert) , huile de table et roucou pour le « Mas a Roukou » (Masque à Roucou), mélasse de canne à sucre, sirop de batterie et suie pour le « Mas a kongo ».
Par ailleurs, modernité oblige, certains groupes (Waka, Basse-Terre) défilent en tenues d’apparat, rappelant un peu le carnaval brésilien ou italien. Ils choisissent alors des matières plus contemporaines, voire dernier cri ! Ils utilisent pour la fabrication des costumes des matériaux modernes comme le lurex, le satin, le lycra pailleté, et même un tissu papier hologramme doré/argenté qui change de couleur !
Mélange de modernité et de tradition, le carnaval antillais surprend par sa force et sa diversité.
Papiyon volé sé volé nou ka volé !